Interview de Silvia Alvarez, Responsable des ressources humaines chez RAISE

Quel regard portez-vous sur votre métier dans l’industrie du capital-investissement ?

La fonction RH est devenue un élément clé de l’industrie du capital-investissement. Pour réussir, nos sociétés de gestion ont besoin de collaborateurs talentueux, et la fonction RH joue un rôle majeur dans la marque employeur, le recrutement, la gestion et la fidélisation des talents. En tant que responsable RH, et en étroite collaboration avec le Comex, je suis en charge de la définition et la mise en pratique d’une stratégie RH efficace pour répondre à la croissance de l’entreprise. Dans un secteur où la concurrence pour les talents est impitoyable, la fonction RH est plus importante que jamais. J’ai à cœur de protéger et de diffuser notre culture d’entreprise malgré la croissance, et de faciliter les relations entre les collaborateurs et la direction. Cela implique de comprendre nos besoins en matière de ressources humaines, de concevoir des programmes de formation efficaces, de favoriser un cadre de travail agréable et attractif pour les collaborateurs, tout en veillant à ce que la politique RH de l’entreprise soit conforme à la réglementation en vigueur.

En quoi la marque employeur est-elle un élément important de rétention des talents ? Pourriez-vous nous expliquer en quoi la marque employeur est-elle déterminante chez RAISE ?

Aujourd’hui, la pénurie de talents oblige les entreprises à se différencier en apportant un petit “supplément d’âme” pour attirer et fidéliser les collaborateurs. Les nouvelles générations ne se contentent plus d’un salaire attractif. Elles sont en quête de sens et souhaitent avoir un impact fort sur leur environnement. Depuis sa création, il y a 10 ans déjà, RAISE s’est démarqué par un positionnement engagé pour montrer une voie réconciliant la performance avec le sens, la générosité et l’impact. Entreprise à parité totale et ce, à tous les échelons hiérarchiques, nous faisons de la parité et de la diversité des sources de performance et d’harmonie. Nous partageons la réussite au service des entrepreneurs, de notre écosystème et de la philanthropie. Toutes nos équipes d’investissement donnent 50% de leur carried interest pour nourrir notre fonds de dotation RAISE Sherpas, dédié à l’accompagnement philanthropique des jeunes entreprises afin de pérenniser leur croissance. En janvier 2022, RAISE a approfondi encore son positionnement de pionnier de la finance responsable en devenant Entreprise à Mission, avec au cœur de sa stratégie 4 engagements comme boussole dont chaque collaborateur est devenu ambassadeur. Cet engagement affirmé constitue indéniablement un facteur de fierté pour les collaborateurs et donc de fidélisation de nos talents.

La digitalisation de la fonction RH passe par sa transformation numérique dans ses différents processus (recrutement, formation, gestion des compétences notamment). En quoi cette digitalisation est-elle si importante pour vous ? Digitaliser la fonction RH est-il si simple ?

En 2019, nous avons constaté que la gestion des ressources humaines pouvait être optimisée en intégrant des outils dédiés, permettant de gagner du temps en digitalisant les process, et libérer ainsi du temps pour instaurer des moments de qualité personnalisés avec chacun des collaborateurs. De plus, cela nous a permis de mieux maîtriser nos données et de mesurer en temps réel nos indicateurs clés de performance. Aujourd’hui, les collaborateurs ont accès en un clic à l’historique de leur parcours chez RAISE et les données remontées lors des entretiens professionnels me permettent par exemple de personnaliser et de rationaliser de manière très précise les besoins en formation. Nous avons également digitalisé nos process d’onboarding, créant ainsi un véritable effet “whaou” auprès des nouveaux arrivants. Bien que la mise en place soit fastidieuse et chronophage, elle est in fine bénéfique pour toutes les parties prenantes.

La notion de bien-être au travail a été largement renforcée par la récente crise sanitaire et le rapport au travail des nouvelles générations. Alors bien-être au travail est-il synonyme de performance des équipes ? En quoi les entreprises ont-elles intérêt à mettre en place des politiques des bien-être au travail pour leurs collaborateurs ?

La crise sanitaire a indubitablement marqué un tournant dans nos habitudes de travail. Il serait inconcevable aujourd’hui de revenir en arrière et de ne plus permettre cette flexibilité aux collaborateurs. Ces années de pandémie nous ont amené à nous recentrer sur nos besoins, sur l’importance d’un équilibre entre vie professionnelle et personnelle lorsque le travail s’est invité de longs mois dans notre vie privée. Le bilan de tout cela est que nous avons su rester performants et avons su mettre en place des modes de communication efficients et générateurs de performance. Les visioconférences ont remplacé 75% des rendez-vous que nous faisions en présentiel, accélérant ainsi notre rythme de travail. Il est aujourd’hui primordial que l’entreprise soit vigilante et sensible aux besoins de leurs collaborateurs afin de prévenir l’épuisement et le désengagement.

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